Introduction
Essais historiques > Monographie sur l'Histoire navale de la Tunisie
ESSAI DE MONOGRAPHIE SUR L'HISTOIRE NAVALE DE LA TUNISIE
La mer du haut des fortifications de la médina d'Hammamet - (© J.F.Coustillière)
PREAMBULE
La Tunisie, maintes fois occupée, envahie et bousculée, a appris à se garder du côté de la mer. Ses 1300 kilomètres de côtes ont toujours notablement influencé son mode de vie et son activité. Il est donc naturel que ce pays se soit intéressé très tôt à une marine de guerre.
L'objet de ce document est de rappeler les événements importants de son histoire navale et ainsi d'apporter une première contribution à l'élaboration d'un projet beaucoup plus vaste que serait la rédaction d'une "HISTOIRE NAVALE DE LA TUNISIE". Quelques anecdotes viennent illustrer cette chronologie pour en limiter l'aspect rébarbatif.
L'approche événementielle a volontairement été privilégiée, aux dépens de la réflexion historique, celle-ci restant l'apanage des spécialistes de cette discipline. Seuls quelques commentaires ont été insérés afin de mieux souligner les grandes tendances ou les "tournants" de cette histoire navale de la Tunisie.
INTRODUCTION
Les premiers signes d'intérêt pour la mer apparaissent sur le futur territoire tunisien dés la préhistoire. De nombreux vestiges retrouvés sur la côte en témoignent. Plus tard Carthage est fondée par des navigateurs phéniciens. Quelles que soient les incertitudes sur l'époque exacte de cette fondation, le caractère maritime de cette cité n'est contesté par aucun historien. Port, puis comptoir, rapidement Carthage essaime à travers la Méditerranée occidentale. Cette expansion sous entend des crédits et des commerçants, certes, mais surtout des marins, des navires, et des techniques. Les grands navigateurs aux noms célébres, tels Hannon ou Himilcon, ont fait connaître les voiles de laine rouge caractéristiques des flottes carthaginoises sur la plus grande partie de la Méditerranée. Mais Carthage, comme bon nombre de grands empires, fut défaite par un concurrent en pleine expansion: Rome. Les Romains imposèrent leur civilisation pendant plus de 400 ans. Ils façonnèrent le pays créant des voies de communication, un cadastre, des infrastructures et développèrent les échanges inter-méditerranéens. Leurs navires imposèrent la "PAX ROMANA" sur la Méditerranée.
Puis Rome dut reculer devant l'invasion des Vandales. Ces derniers demeurèrent une centaine d'années dans l'ex-province romaine d'Ifriquya. Leur apport, notamment dans le domaine maritime, fut faible.
Au VI siècle, Byzance occupa le pays après avoir repoussé à la mer les Vandales. Les Byzantins s'installèrent et entreprirent leur colonisation sur les traces des Romains. Mais à leur tour, ils furent bousculés par les Arabes qui conduisaient leur vaste mouvement de conquête et de colonisation du monde méditerranéen. La mer Méditerranée devint bientôt un lac musulman. La guerre de course battait son plein entre les différentes puissances qui rivalisaient sur l'ex-Mare Nostrum.
Les croisades donnèrent le signal de la reconquête des Européens. Au XVI siècle, Espagnols et Ottomans se disputaient le contrôle de la Tunisie. Ces derniers l'emportèrent et le pays devint province de l'Empire turc.
En 1590, les Janissaires établirent un Dey, et ainsi contribuèrent à la création d'un état tunisien, pratiquement indépendant.
La Tunisie restera indépendante jusqu'à l'établissement du contrôle financier anglo-franco-italien de 1869, puis du traité du Bardo en 1881 qui donna naissance au Protectorat.
La Tunisie, maintes fois occupée, envahie et bousculée, a appris à se garder du côté de la mer. Ses 1300 kilomètres de côtes ont toujours notablement influencé son mode de vie et son activité. Il est donc naturel que ce pays se soit intéressé très tôt à une marine de guerre.
L'objet de ce document est de rappeler les événements importants de son histoire navale et ainsi d'apporter une première contribution à l'élaboration d'un projet beaucoup plus vaste que serait la rédaction d'une "HISTOIRE NAVALE DE LA TUNISIE". Quelques anecdotes viennent illustrer cette chronologie pour en limiter l'aspect rébarbatif.
L'approche événementielle a volontairement été privilégiée, aux dépens de la réflexion historique, celle-ci restant l'apanage des spécialistes de cette discipline. Seuls quelques commentaires ont été insérés afin de mieux souligner les grandes tendances ou les "tournants" de cette histoire navale de la Tunisie.
INTRODUCTION
Les premiers signes d'intérêt pour la mer apparaissent sur le futur territoire tunisien dés la préhistoire. De nombreux vestiges retrouvés sur la côte en témoignent. Plus tard Carthage est fondée par des navigateurs phéniciens. Quelles que soient les incertitudes sur l'époque exacte de cette fondation, le caractère maritime de cette cité n'est contesté par aucun historien. Port, puis comptoir, rapidement Carthage essaime à travers la Méditerranée occidentale. Cette expansion sous entend des crédits et des commerçants, certes, mais surtout des marins, des navires, et des techniques. Les grands navigateurs aux noms célébres, tels Hannon ou Himilcon, ont fait connaître les voiles de laine rouge caractéristiques des flottes carthaginoises sur la plus grande partie de la Méditerranée. Mais Carthage, comme bon nombre de grands empires, fut défaite par un concurrent en pleine expansion: Rome. Les Romains imposèrent leur civilisation pendant plus de 400 ans. Ils façonnèrent le pays créant des voies de communication, un cadastre, des infrastructures et développèrent les échanges inter-méditerranéens. Leurs navires imposèrent la "PAX ROMANA" sur la Méditerranée.
Puis Rome dut reculer devant l'invasion des Vandales. Ces derniers demeurèrent une centaine d'années dans l'ex-province romaine d'Ifriquya. Leur apport, notamment dans le domaine maritime, fut faible.
Au VI siècle, Byzance occupa le pays après avoir repoussé à la mer les Vandales. Les Byzantins s'installèrent et entreprirent leur colonisation sur les traces des Romains. Mais à leur tour, ils furent bousculés par les Arabes qui conduisaient leur vaste mouvement de conquête et de colonisation du monde méditerranéen. La mer Méditerranée devint bientôt un lac musulman. La guerre de course battait son plein entre les différentes puissances qui rivalisaient sur l'ex-Mare Nostrum.
Les croisades donnèrent le signal de la reconquête des Européens. Au XVI siècle, Espagnols et Ottomans se disputaient le contrôle de la Tunisie. Ces derniers l'emportèrent et le pays devint province de l'Empire turc.
En 1590, les Janissaires établirent un Dey, et ainsi contribuèrent à la création d'un état tunisien, pratiquement indépendant.
La Tunisie restera indépendante jusqu'à l'établissement du contrôle financier anglo-franco-italien de 1869, puis du traité du Bardo en 1881 qui donna naissance au Protectorat.
Mosaïque de Utique - (© J.F.Coustillière)
LE PLAN
Le plan adopté pour la présentation de cet essai d'histoire navale respecte la succession chronologique des grandes dates de l'histoire de la Tunisie.
De la fondation de Carthage à l'arrivée des Arabes, c'est à dire 647 ap. J.C.
Trois époques peuvent être discernées, tout d'abord l'époque punique qui voit la création , puis le développement de Carthage et de son empire. L'aspect naval est surtout marqué par les affrontements à la mer pour la conquête de la Sicile, puis par les guerres de Sicile, d'Afrique et d'Hannibal contre les Romains.
Après la destruction de Carthage en 146 av. J.C., se situe l'époque romaine de la Tunisie. Cette période est assez calme du point de vue naval.
Dés 439 ap. J.C., Les Vandales occupent la province romaine d'Ifriqya. C'est le début de la décadence que les Byzantins ne parviendront pas à enrayer et qui prendra fin avec la conquête arabe. Cette dernière époque n'accorde pas une grande importance aux affaires de la mer.
De 647 à la période ottomane en 1574
Cette période peut se diviser en deux époques distinctes.
Tout d'abord le temps de la conquête arabe et de l'établissement de l'empire musulman où les dynasties se succédent luttant pour asseoir leur autorité, organiser le pays et acquérir de nouveaux territoires. Rome est occupée, l'Europe est convoitée. Des flottes arabes puissantes et disciplinées dominent la mer et projettent leur puissance sur les rivages ennemis. La Marine contribue fortement et efficacement aux opérations de colonisation notamment dans la péninsule italienne. L'empire musulman s'étend.
Mais dés 1236, la situation se retourne. Les Chrétiens se redressent et entreprennent les premières croisades. L'époque de la reconquête européenne commence. Les dynasties arabes s'affaiblissent et leur empire se rétrécit. Sur mer, les flottes musulmanes, perdant leur suprématie, laissent la place aux pirates. Simultanéement se développe la Course. Cette dernière activité est souvent commanditée par les villes portuaires, véritables principautés dans l'Etat.
La faiblesse de cet Etat transforme la Tunisie en enjeu que se disputent les puissances de l'époque. Les opérations navales se succédent jusqu'au débarquement de Sinan Pacha et Outch Ali à Tunis qui donna le départ de la conquête ottomane en 1574.
De 1574, à la décadence
Une première époque, entre 1574 et la fin du XVIII° siècle se caractérise par le déclin de l'autorité ottomane sur sa province tunisienne.
Du point de vue naval, en cette fin de XVI° siècle, la Course est étroitement controlée par la "Sublime Porte", mais dés le début du XVII° siècle, le Pacha perd de son autorité et la piraterie reprend sur les côtes tunisiennes. Les Raïs ne respectent pas les engagements du Beleyrbey et les conflits avec les nations européennes se multiplient. La Marine de l'Etat est faible. Seuls quelques corsaires sont armés par le Bey.
La fin du XVIII° siècle est marqué par les guerres européennes. Elle ouvre une nouvelle époque pour la Tunisie qui connait, jusqu'au début du XIX° siècle une relative prospérité.
Profitant des dissenssions européennes, le Bey développe ses entreprises alternativement contre l'une ou l'autre des puissances du nord en utilisant sa flotte dans les opérations de Course.
L'extinction de la marine tunisienne à partir de 1815
Mais le retour de la paix entre les nations du nord de la Méditerranée permet aux flottes européennes de s'attaquer avec efficacité au phénomène de la Course.
Les Beys, contraints d'abandonner cette activité, dépités par quelques aventures maritimes et catastrophés par le désastre de Navarin, se désintéressent rapidement de leur Marine qui lentement périclite.
Ainsi cet essai propose-t-il une approche en quatre chapitres de l'histoire navale de la Tunisie.
De la fondation de Carthage à l'arrivée des Arabes, c'est à dire 647 ap. J.C.
Trois époques peuvent être discernées, tout d'abord l'époque punique qui voit la création , puis le développement de Carthage et de son empire. L'aspect naval est surtout marqué par les affrontements à la mer pour la conquête de la Sicile, puis par les guerres de Sicile, d'Afrique et d'Hannibal contre les Romains.
Après la destruction de Carthage en 146 av. J.C., se situe l'époque romaine de la Tunisie. Cette période est assez calme du point de vue naval.
Dés 439 ap. J.C., Les Vandales occupent la province romaine d'Ifriqya. C'est le début de la décadence que les Byzantins ne parviendront pas à enrayer et qui prendra fin avec la conquête arabe. Cette dernière époque n'accorde pas une grande importance aux affaires de la mer.
De 647 à la période ottomane en 1574
Cette période peut se diviser en deux époques distinctes.
Tout d'abord le temps de la conquête arabe et de l'établissement de l'empire musulman où les dynasties se succédent luttant pour asseoir leur autorité, organiser le pays et acquérir de nouveaux territoires. Rome est occupée, l'Europe est convoitée. Des flottes arabes puissantes et disciplinées dominent la mer et projettent leur puissance sur les rivages ennemis. La Marine contribue fortement et efficacement aux opérations de colonisation notamment dans la péninsule italienne. L'empire musulman s'étend.
Mais dés 1236, la situation se retourne. Les Chrétiens se redressent et entreprennent les premières croisades. L'époque de la reconquête européenne commence. Les dynasties arabes s'affaiblissent et leur empire se rétrécit. Sur mer, les flottes musulmanes, perdant leur suprématie, laissent la place aux pirates. Simultanéement se développe la Course. Cette dernière activité est souvent commanditée par les villes portuaires, véritables principautés dans l'Etat.
La faiblesse de cet Etat transforme la Tunisie en enjeu que se disputent les puissances de l'époque. Les opérations navales se succédent jusqu'au débarquement de Sinan Pacha et Outch Ali à Tunis qui donna le départ de la conquête ottomane en 1574.
De 1574, à la décadence
Une première époque, entre 1574 et la fin du XVIII° siècle se caractérise par le déclin de l'autorité ottomane sur sa province tunisienne.
Du point de vue naval, en cette fin de XVI° siècle, la Course est étroitement controlée par la "Sublime Porte", mais dés le début du XVII° siècle, le Pacha perd de son autorité et la piraterie reprend sur les côtes tunisiennes. Les Raïs ne respectent pas les engagements du Beleyrbey et les conflits avec les nations européennes se multiplient. La Marine de l'Etat est faible. Seuls quelques corsaires sont armés par le Bey.
La fin du XVIII° siècle est marqué par les guerres européennes. Elle ouvre une nouvelle époque pour la Tunisie qui connait, jusqu'au début du XIX° siècle une relative prospérité.
Profitant des dissenssions européennes, le Bey développe ses entreprises alternativement contre l'une ou l'autre des puissances du nord en utilisant sa flotte dans les opérations de Course.
L'extinction de la marine tunisienne à partir de 1815
Mais le retour de la paix entre les nations du nord de la Méditerranée permet aux flottes européennes de s'attaquer avec efficacité au phénomène de la Course.
Les Beys, contraints d'abandonner cette activité, dépités par quelques aventures maritimes et catastrophés par le désastre de Navarin, se désintéressent rapidement de leur Marine qui lentement périclite.
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LISTE DES ANNEXES
ANNEXE A: LA CONQUETE DE LA SICILE
ANNEXE B: LES TRAITES ENTRE ROME ET CARTHAGE
ANNEXE C: LES BATAILLES D'ECNOME, DE DREPANE ET DES ILES AEGATES
ANNEXE D: GENEALOGIE DES AMIRAUX ET GENERAUX CARTHAGINOIS
ANNEXE E: LA SUCCESSION DES SUFFETES CARTHAGINOIS
ANNEXE F: LES CORSAIRES TUNISIENS
ANNEXE G: LA COURSE
ANNEXE H: LE CHEBEC
ANNEXE I: DEUX ENVOYES TUNISIENS AUPRES DU ROI DE FRANCE
ANNEXE J: LE BOMBARDEMENT DE PORTO FARINA ET DE BIZERTE
ANNEXE K: GENEALOGIE DE LA DYNASTIE HUSSEINITE
ANNEXE X: BIBLIOGRAPHIE