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I - DEUX ENVOYES TUNISIENS AUPRES DU ROI DE FRANCE

Essais historiques > Monographie sur l'Histoire navale de la Tunisie

ANNEXE I


DEUX ENVOYES TUNISIENS A LA COUR DU ROI DE FRANCE


                       

        Cette annexe rapporte une anecdote originale qui fut l'une des conséquences de l'affaire de Tabarka, en 1742.



Tabarka - la grotte et la presqu'île - @  J.F. Coustillière 1988

        Tabarka, ou plus particulièrement l'île de Tabarka, fut l'objet, tout au long du XVIII ième siècle, d'une lutte acharnée.

         L'année 1742 connut une certaine évolution de la politique française concernant la Tunisie et l'Algérie et plus particulièrement ses intérêts dans cette île de Tabarka.

         En juillet, le chevalier de Saurins ayant échoué dans sa tentative de conquête de Tabarka, la cour de France choisit alors de désavouer l'entreprise.
                   
         Le 9 novembre, un traité franco-tunisien fut signé. Mais tous les efforts des contractants français pour soustraire l'île à la souveraineté tunisienne restèrent vains. La France souhaitait cependant que Tabarka ne tombât pas aux mains ennemies. Le comte de Maurepas écrivit alors au consul français: "Ne manquez pas au moins de susciter toutes sortes d'obstacles aux nations qui voudraient s'en emparer..."

         Ainsi en fut-il durant de nombreuses années où les consuls français s'opposèrent avec habileté et détermination aux visées successives de la Cour de Turin, des Anglais, d'une compagnie génoise, des Danois, et des Vénitiens jusqu'en 1770.

          L'accord prévoyait que tous les prisonniers français soient libérés, à savoir cinq cent trente employés, matelots, officiers et soldats, tandis que les Tunisiens tenus en état d'esclavage sur les galères étaient rassemblés pour être embarqués à destination de la terre natale.

         Le comte de Maurepas écrivait à ce propos, au marquis de Massiac, capitaine de vaisseau en position au large de Tunis:

"...On renvoie à Tunis, par la frégate "l'Atalante", tous les Tunisiens esclaves sur les galères et ceux qui ont été pris pendant la guerre..."

         Le traité de paix ayant été définitivement signé, le Bey désigna deux  personnalités tunisiennes pour se rendre en mission amicale en France. Des chevaux pur-sang, offerts au Roi, les accompagnaient.

         Embarqués le 10 mars 1743 à bord de l'une des unités de l'escadre du marquis de Massiac, ils n'arrivèrent à Toulon que le 31. Ils firent leur quarantaine au lazaret du port du 1° au 5 avril, puis furent reçus à Toulon par l'intendant de Marine et le lieutenant de Marine "avec tout l'accueil et la magnificence dont on aurait pu user à l'égard de vrais ambassadeurs" ainsi que le rapporte, dans son rapport, monsieur de Fiennes.

        Le 15 avril, ayant reçu les honneurs de neuf coups de canon lors de leur visite au commandant de la ville de Toulon, les deux envoyés du Bey, Ali Agha et M'hammed Khouja, prirent la route de Paris. Ils parvinrent à Lyon le 21 et y séjournèrent trois jours avant de repartir pour la capitale où ils arrivèrent le 4 mai 1743.

        Le petit cortège fut accueilli et conduit à l'Hôtel de Transylvanie qui avait été loué à leur intention. Ils furent hébergés par "ordre du Roy" et à ses frais comme ils l'avaient été pendant tout le trajet et jusqu'à leur retour à Tunis.

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        Ainsi prenait fin l'incident de Tabarka qui avait failli engendrer une détérioration grave et  préjudiciable des relations entre la France et la Tunisie. La visite particulièrement amicale des deux envoyés du Bey devait effacer, pour quelques années, ce pénible incident.



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Annexe J - Le bombardement de Porto Farina et de Bizerte
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